Issu d’une famille de créateurs, Stéphane Szendy perpétuera cette tradition en intégrant tout d’abord les beaux-arts. Dans un premier temps, il s’oriente vers l’audiovisuel. Mais aux alentours de 30ans, sa vraie passion le rattrape et il décide de se consacrer, lui-aussi, à la création artistique. Pour cela, il se formera auprès de son père (sculpteur et créateur de bijoux) ainsi qu’auprès d’un sculpteur animalier. En 2000, il s’installe enfin seul et commence sa réelle carrière d’artiste.
Polyvalence et soin du détail
La première chose qui nous frappe en parlant avec Stéphane Szendy est le nombre de techniques maîtrisées. En effet, durant ses 3 années de formations auprès d’artistes ainsi que durant son enfance ou bien ses études, il apprit à maîtriser plus de 7 techniques différentes. Tout y passe : travail de la terre (notamment du grès), du verre, du bois maîtrisant par ailleurs les méthodes de marqueterie (association de diverses essences de bois) mais aussi des méthodes de dinandier (travail du bronze, laiton, cuivre…) , d’émaillage, de patine… Il s’agit alors d’un artiste polyvalent n’hésitant pas à mobiliser tous ses savoir-faire pour réaliser ses sculptures.
En plus de maîtriser ces diverses techniques, on retrouve chez lui un soin tout particulier accordé au détail hérité de sa formation auprès d’un bijoutier. De ce fait, les finitions de ses sculptures, petites ou grandes sont parfaites et il ira même jusqu’à travailler le socle de ces dernières considérant qu’il fait partie intégrante de l’œuvre. Ce dernier acquiert donc, en plus de son aspect fonctionnel (maintenir une sculpture), une dimension esthétique, disparaissant ainsi dans l’œuvre globale.
Expérimentation
Mais Stéphane Szendy ne se contente pas de maîtriser ces techniques, il se les approprie, les mélange, les réinvente ! Il va ainsi créer des pièces alliant plusieurs matières : céramique, métaux, bois, verre, patine et même des matières synthétiques comme le plexiglas. Pour cela, il est nécessaire de maîtriser chaque technique indépendamment mais aussi de savoir les combiner : dans quel ordre doit-on procéder, comment la matière va-t-elle réagir après chaque étape…
Notre artiste procède alors par expérimentation : il tente, prend des notes, des mesures afin de pouvoir prévoir comment la matière réagira à chaque étape du procédé de fabrication et donc comment il devra s’y prendre. Par exemple : s’il veut allier du laiton et de la céramique il devra commencer par faire la partie en céramique puisque cette dernière nécessite une cuisson à très haute température risquant de faire fondre le laiton. Or la terre réduit lors du séchage et de la cuisson, il doit alors connaître à quel point elle réduira afin de bien positionner ses pré-trous.
On peut ainsi considérer qu’il possède une connaissance unique des matières et des techniques, apprise par expérimentation lui permettant de réaliser des pièces complexes. De ce fait, il n’est pas rare qu’une sculpture d’environ 80cm prenne entre 1 et 2 mois pour être réalisée.
Composition, inspiration et symbolique
Fortement inspiré par l’histoire de l’art et notamment par l’art d’anciennes civilisations (art africain, précolombien, paléolithique, japonais…) qui le passionne tant par la technique utilisée que par l’harmonie, la simplicité et l’esthétisme de ces pièces.
Mais son but n’est pas de produire des œuvres dignes de ces civilisations-là. En effet, il n’est pas passionné par l’une d’entre elles plus que par les autres et mélange même les genres : une sculpture peut être un mélange d’art ancestrale africain et japonais par exemple. Il cherche avant tout à créer des pièces accessibles à tous et que chacun pourra interpréter selon ses propres connaissances.
C’est pourquoi il ne travaille qu’à l’aide de formes primaires (carré, triangle et cercle) lui permettant de recréer des œuvres que l’on retrouve dans toute l’histoire de l’art, « de l’art préhistorique à l’art premier ».
Néanmoins il ne s’agit alors pas de savoir à quelle civilisation cela nous renvoie-il mais plutôt à quel sentiment ou symbole : plénitude, équilibre, la fécondité… Son travail repose en effet sur une forme de sémiologie, sur le sens qu’ont les formes, sur leur symbolique. Par exemple, au travers de « Lune Noire », l’artiste ne cherche pas à rappeler l’art japonais mais plutôt à créer une sensation d’harmonie visuelle, de bien-être lorsqu’on la regarde, invitant à la contempler.
On peut également noter qu’il puise une partie de son inspiration dans la nature produisant, elle aussi, des « créations » équilibrées, harmonieuses, aux proportions agréables… Il n’est donc pas rare de voir, par exemple, la forme d’une feuille ou d’un oiseau s’envolant avec grâce dans les œuvres de Stéphane Szendy.
Pour finir, notons que cet artiste se considère autant comme un artiste que comme un artisan d’art : son art repose sur la maîtrise de diverses techniques artisanales aboutissant à la création d’œuvres uniques. Fortement influencé par l’art des sculpteurs du début XIXe siècle tels que Henry Moore, ses créations sont porteuses de symboliques universelles que chacun est libre d’interpréter à la vue de ses propres connaissances. Pour qualifier Stéphane Szendy en 3 mots : Modestie, passion et talent.
Nous vous invitions à venir découvrir ses œuvres ici ou bien directement à la galerie ! Sinon vous pouvez aussi lire le portrait d'autres de nos artistes !
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