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Portrait : Luce Gaudin

Dernière mise à jour : 8 juin 2021


A l’origine avocate, Luce Gaudin pratique la céramique depuis 2011. C’est aux côtés de Florence Bruyas, céramiste plasticienne, qu’elle se forme, perpétuant alors un apprentissage traditionnel basé sur la transmission et l’échange. Parmi la diversité de pratiques qu’offre la céramique, elle oriente son choix vers le modelage et l’émaillage du grès. Perfectionnant sa technique au fil des années et des rencontres, elle compte explorer toutes les possibilités offertes par cette matière. Après divers essais (sculpture animalière…), ses créations prennent une tournure axée sur l’harmonie géométrique reflétant alors les centres d’intérêts de l’artiste.




Techniques et inspirations


Mais pourquoi choisir le grès ? Elle aurait, en effet, pu s’orienter vers le bois ou bien le marbre mais c’est finalement la terre qui retint son attention. Il s’agit d’un matériau brut, qu’elle parvient à transformer en une création plus noble et complexe. De plus, ce dernier implique un rapport aux 4 éléments : la terre bien évidemment mais aussi l’eau afin de la modeler, l’air pour le séchage et enfin le feu pour la cuisson.

Mais son travail n’est pas uniquement un travail de modelage et de création sculpturale. Elle recherche avant tout à créer une forme servant le propos de sa composition : elle ne crée pas uniquement des sculptures, elle compose des motifs sensés et logiques. Ces motifs représentent la réelle inspiration de l’artiste et le grès est un moyen de les sublimer, de les illustrer ou de les mettre en valeur. La forme est alors là pour servir le fond, la sculpture sert la composition.

Dans ses créations, elle s’inspire de la nature au sens LARGE du terme : allant de l’étude des animaux et végétaux à celle du cosmos, de l’infiniment grand ou bien de l’infiniment petit et même du vide. Ce qui l’intéresse avant tout dans ces divers sujets repose sur l’ordonnance géométrique présente dans notre monde. On peut par exemple citer le cœur de tournesol ou bien la coquille d’un nautilus (céphalopode marin) dont la construction repose sur la suite de Fibonacci ou encore le chou romanesco pouvant être représenté grâce aux fractales. On retrouve d’autre part l’art islamique traditionnel qui, n’ayant pas droit à la représentativité des corps, se tourna vers l’enchevêtrement de formes ainsi que la répétition de motifs géométrique et ce, de façon prodigieuse.

Ainsi, pour Luce Gaudin, il ne s’agit pas d’une sphère avec des traits mais bien d’un « babet » (argot désignant une pomme de pin en stéphanois) dont les écailles suivent la suite de Fibonacci ou bien d’une ancienne représentation géocentrique du monde.

Attention tout de même, il ne s’agit là que d’inspirations lui permettant de créer, de nourriture intellectuelle nécessaire à la création artistique. Elle réfute le fait de faire de l’art intellectuel. Certes il peut être utile de connaitre l’explication ayant inspiré la composition de l’œuvre mais ce n’est pas nécessaire !

Œuvre Luce Gaudin atome rouge et blanc art
Délivrance

Elle ne cherche pas à expliquer des phénomènes naturels, astrophysiques ou mathématiques. Son but est avant tout de créer des pièces esthétiques alliant symétrie, courbes et volumes… Sa véritable passion repose sur l’harmonie géométrique qui lui procure un sentiment de satisfaction visuelle. Ses inspirations scientifiques –tant intéressantes soient-elles- ne sont que des inspirations ! Elle laisse ensuite chacun interpréter ses créations comme il le souhaite.




Influences


Comme dit précédemment, elle puise ses inspirations dans diverses études scientifiques. N’étant pas scientifique, elle lit énormément de vulgarisateurs dont le célèbre Hubert Reeves ou bien Etienne Klein.

Concernant ses inspirations artistiques, bien que n’ayant pas suivi de cursus artistique académique, Luce Gaudin est fortement influencée par Piet Mondrian pour sa composition géométrique harmonieuse ainsi que son travail sur les couleurs primaires. Joan Miró l’inspire aussi énormément pour cette gestion des couleurs primaires.

Une autre influence forte repose sur le courant minimaliste ayant recours aux formes fondamentales (sphère, cube, pyramide…) que l’on retrouve chez notre artiste.

Pour finir, on peut également noter que Luce Gaudin est passionnée par l’Œuvre de Magritte et que cela se retrouve chez elle par le double sens que revêtent ses créations : derrière les compositions simples aux couleurs primaires se cache en réalité sa vision d’un animal marin ou bien d’un végétal par exemple.




Pour conclure…


À travers ses sculptures, Luce Gaudin cherche à créer une esthétique harmonieuse au sein de laquelle se cache parfois des inspirations complexes. L’œuvre est alors laissée au regard de chacun qui l’interprétera selon sa propre sensibilité. On peut également voir ses œuvres comme une invitation à la contemplation de la nature et de son harmonie. Le but ultime est ainsi de créer un sentiment de satisfaction et de réconfort visuel auprès du spectateur.

Nous pouvons conclure sur le fait que Luce Gaudin est une jeune artiste pleine de talent, curieuse et modeste. Perfectionnant encore et toujours sa technique, elle compte bien explorer toutes les possibilités que lui offre le monde de la céramique. Pour finir, voici sa toute dernière création : Gratis Pro Deo.

Si vous êtes intéressé par ses autres œuvres, rendez-vous ici ! Ou alors venez les voir en galerie.

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